La fabrique, c’est l’ensemble des biens de l’église paroissiale : bâtiments, terres, argent, ornements, linges, luminaire... Elle est gérée par des marguilliers nommés pour un an par l’assemblée des paroissiens. La charge est obligatoire.
Les marguilliers sont les comptables et les responsables de la paroisse. Ils rendent leurs comptes aux propriétaires et autres principaux habitans……en présence de M. le Curé.
Dans le registre des comptes de 1771 à 1791 conservé à la Mairie, on relève, par exemple, le
« Compte que rend Pierre Boutrois cy devant marguillier de l’Eglise et fabrique de la paroisse de la Lande-en-son des Revenus et Charges de la ditte fabrique depuis le premier Dimanche d’Octobre 1776 jusqu'à pareil jour 1777 ».
Suit ensuite le détail des recettes de l’année, composées de rentes de paroissiens, de divers baux pour quelques arpents de terre auchemin de Sérifontaine, audit lieu de la Ravine, au Buisson d’amour, à la Croix Gaujard, au Bucquet, etc.
Les dépenses, très diverses, nous permettent d’entrevoir différents aspects de la vie de l’époque. Quelques exemples :
- payé à Thomas BeuveCharpentier de la Boce la somme de vingt quatre livres pour avoir remonté les cloches au clocher et avoir raccommodé le Béffroy
- payé au Maitre d’Ecole vingt quatre livres pour ses honoraires et douze soles pour balayage qu’il a fourni pour l’église (Eh oui !…)
- payé douze livres pour le blanchissage du linge d’église
- payé quatre vingt cinq livres douze soles tant pour aubes pour les enfans de chœurs, bonnets carrés rouges, garnitures d’aubes pour M. le Curé
- payé au cireur dix neuf livres dix neuf soles pour cire
- payé à la Dame Veuve Bertaux de Gueulencourt neuf livres pour cinq cents de briques qui ont été employées aux murs du cimetière
- payé à M. le Curé la somme de quatre vingt quinze livres trois soles pour ses honoraires, pour avoir payé les deniers de la fabriques fourni les Registres de Baptêmes, Mariages et sépultures Directoire et Saintes huiles…
D’autres noms de marguilliers, de cette fin de XVIIIèmesiècle : Nicolas Thierry, Jean-Baptiste Patte, Christophe Boutrois, Jean-Baptiste Feigneux, Pierre Buisson
Quelques témoignages de la vie religieuse d’autrefois subsistent encore dans notre village. Ainsi les croix et calvaires (bien détériorés pour certains…).
En 1840, Mme Catherine Viard Veuve de M. Pierre Seguin, propriétaire demeurant à Lalande-en-Sonsollicite l’autorisation d’ériger un calvaire devant sa propriété sur une portion de terrain vague dans l’intérieur de ladite commune, faisant face à la grande rue. Dans sa séance du 5 mai 1840, le Conseil municipal accepte à l’unanimité et transmet la demande à M. le Préfet.
La « Croix Bleue » sur la route de Champignole, est érigée par la famille Villot-Brument en 1889. Un chemin rural, dit des Quartsla reliait au calvaire de la route de Sérifontaine. - Pourquoi ce nom de « Croix Bleue » ? Si quelqu’un en connaît l’origine, merci de nous l’indiquer !
Témoignages aussi de la générosité des paroissiens envers leur église : le vitrail de Saint Eloi situé à gauche du chœur, offert par la Commune en 1883 et celui de droite représentant le baptême du Christ offert la même année par M.Brumend (en réalité Brument) ancien Maire et son épouse E. Delarue ; ou la statue de Notre Dame de Lourdes, don de la famille Boutrois, bénie le 7 août 1903.
Et sans remonter aussi loin, tous les travaux de réfection et de remise en état entrepris il y a une dizaine d’années par le petit (très petit…) groupe de l’Association pour la sauvegarde de l’église, présidée par J.F. Delange (voir son article dans le n° 0 de juin 2001 du P’tit Canard).
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